Meilleur-GF.com a échangé avec Jean-Yves Henry, Directeur général associé chez EPICUREAM. Un échange sur les principales essences de forêt en France.
Le chêne, le roi de la forêt française
Retrouvez ci-dessous la retranscription de l’interview de Jean-Yves Henry
Difficile de répondre à cette question, et en plus, cette question a un vrai intérêt au niveau de notre évolution future, pour la forêt.
Effectivement, la forêt française, ce n’est pas la forêt des pays Nordiques. Il n’y a pas que trois essences.
En Suède, en Finlande, sortie des épicéas, sortie des pins sylvestres, sortie des boulots. Il n’y a pas grand-chose d’autre.
Nous, en France, nous avons la chance de bénéficier de climats extrêmement variés, entre le climat océanique, le climat continental, le climat méditerranéen, le climat montagnard, et évidemment, toutes les interférences et les progressions qu’il y a entre les uns et les autres, parce que nous ne passons pas de l’un à l’autre.
Deuxièmement, entre les forêts de plaine et les forêts d’altitude, nous avons des essences différentes. Entre les versants exposés nord, les versants exposés sud, nous n’allons pas avoir les mêmes essences.
Donc, tout cela fait que nous avons une multitude d’arbres en France. Nous en avons 190. Et je n’évoque pas ici, les forêts ultramarines et la forêt guyanaise en particulier.
Alors, cette richesse a un intérêt, parce qu’effectivement, dans le cadre du réchauffement climatique à venir, nous voyons tout de suite les essences qui peuvent marcher dans telles conditions, et celles qui ne vont pas marcher dans les mêmes conditions.
Il suffit de descendre un petit peu au sud, pour voir comment une essence qui était au nord va se comporter. Nous pouvons voir aussi, comment une essence va se comporter s’il y a moins de pluie.
Donc, l’état des forêts françaises permet de voir comment notre forêt va se comporter dans l’avenir.
Je ne vais pas faire l’inventaire de toutes les essences qui existent. Il y a un organisme qui s’appelle l’ IGN, l’institut national de l’information géographique et forestière, qui remarquablement, fait des inventaires de forêts. Et publie chaque année un mémento.
L’intérêt de constater, c’est que l’essence principale en France, ce sont les chênes. Ce sont près de quatre millions d’hectares, sur les 16 ou 17 millions de forêts qui existent en France.
Jean-Yves Henry, Directeur général associé chez EPICUREAM
Deuxièmement, les forêts en France sont d’abord et avant tout, feuillus, puisque les deux tiers des forêts sont feuillus en France.
Troisièmement, les plantations résineuses que souvent, nous décrivons, n’occupent que 13 % de la surface en France.
Et enfin, les coupes rases, dont nous parlons beaucoup, ne font que 1 % de la surface forestière aujourd’hui.
Donc, la forêt française, elle est variée. Le roi des forêts, c’est le chêne, mais il y a aussi son cortège de résineux qui est parfaitement adapté aux stations et aux sols dans lesquels ils évoluent.
En montagne, le sapin et l’épicéa ont leur place.
Dans le Sud-ouest aquitain, le pin maritime est lui aussi, parfaitement à sa place.
Le hêtre, dans l’Est de la France, a parfaitement sa place.
Donc, en France, nous avons la chance d’avoir une forêt très variée, et qui normalement, pourra affronter – si les forestiers savent faire l’effort qu’il faut – affronter le climat de demain.