MeilleureSCPI.com a échangé avec Arnaud Filhol, co-fondateur et président du directoire de France Valley sur le sujet des problématiques de sècheresse. Comment elles sont gérées par les gérants de GFI ?
Les gestions de la sècheresse par les gérants de GFI
Retrouvez ci-dessous la retranscription de l’interview d’Arnaud Filhol
Grâce à votre expertise et votre technicité, en tant que gérant de groupement forestier, comment vous gérez ce sujet ? Parce que les clients et les investisseurs doivent quand même intégrer ce risque de sécheresse.
Cet été, effectivement, et les trois précédents, cela fait quatre ans que nous avions des étés très secs. Nous commençons à observer l’impact sur un certain nombre de forêts. Mais en l’occurrence, c’est une problématique qui existe et qui est à anticiper par les forestiers depuis une vingtaine d’années. Au moment où vous plantez une essence ou un arbre, vous raisonnez à une échelle de 70 ans pour certains, de 100 ans, de 120 ans ou de 150 ans.
Vous devez donc intégrer les effets de changements climatiques. Et quand nous regardons les dernières évolutions, malheureusement nous voyons que cela ne va pas dans le bon sens et que cela ne va pas s’arrêter malgré les mesures et la volonté affichées dans un certain nombre de pays. Nous intégrons cela dans notre gestion.
La première chose est que, lorsque nous achetons une forêt avec nos GFI, nous allons regarder l’historique climatique ainsi que les prévisions que nous pouvons avoir. Nous allons regarder l’altitude, et bien évidemment la pluviométrie. Et non seulement la pluviométrie, c’est le nombre de millimètres qu’il va trouver par an, mais également la répartition de cette pluviométrie dans l’année. Nous pouvons donc exclure des forêts en fonction de cela. Typiquement, il est vrai qu’aujourd’hui acheter une forêt de plaine, d’épicéa ou de hêtre dans le quart nord-est de la France serait clairement une mauvaise idée.
Aujourd’hui nous possédons, pas loin de 85 forêts dans nos groupements. Nous en avons deux qui sont un petit peu touchés. Une qui a un petit peu d’épicéa au milieu de l’ensemble des essences et une autre qui est un petit peu limite en station. C’est une station forêt de chênes en l’occurrence pédonculée. Progressivement, nous enrichissons avec des chênes sessiles pour une meilleure résistance à la sécheresse.
Pour prendre un autre exemple, nous avons fait l’acquisition d’une forêt dans le Puy-de-Dôme à 800 mètres d’altitude. Il s’agit d’une sapinière. C’est une forêt de sapins depuis 150 ans, qui appartenait à un Marquisat. Là aussi, 800 mètres cela fonctionne bien aujourd’hui, mais nous savons qu’il est probable que dans une cinquantaine d’années, nous serons un petit peu juste pour les sapins. Donc, progressivement, nous enrichissons avec d’autres essences plus résistantes.
Arnaud Filhol, merci beaucoup pour cet échange. Je rappelle, vous êtes directeur général de la société de gestion France Valley. Merci pour votre échange et votre sincérité comme d’habitude dans les réponses et nous vous disons à très bientôt.
A bientôt !
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